L'autre vie de Brian – Graham Parker
Publié le 7 Février 2014
Brian « Beep » Porker est un chanteur de rock, plus précisément de soulbilly, un genre qu'il a crée et qu'il est quasiment seul à exploiter, voire à connaître. Brian est surtout l'homme d'un seul hit, « Knee Trembler », hymne du sexe à la verticale, qui l'a porté en haut des charts avec son dernier groupe en date, au milieu des années 70.
Une dizaine d'années plus tard, à présent oublié des foules comme des médias, enchaînant les albums acoustiques aux ventes confidentielles, il essaye tranquillement de passer du bon temps avec sa très jolie femme dans sa résidence américaine. Le seul problème étant que ses caisses sont absolument vides, il est soudain forcé par les circonstances – et par son excentrique et exaspérant manager, Tarquin Steed – à partir en tournée pour redynamiser son compte en banque.
C'est le début d'un road trip démentiel dans les zones les plus absurdes de la planète : la Suède et ses groupes d'ados adeptes de trash metal, la Tasmanie, qui vient juste de découvrir le disco, et enfin le Cercle arctique dont les bars minuscules sont remplis de rustres chasseurs de phoques. Pour ne rien arranger, Brian réussi à tomber dans des situations chaque fois pires, quand il voudrait simplement retrouver sa belle et paresser : son ingénieur du son, Carruthers, est un benêt lunaire mais dragueur invéteré, à qui il semble impossible de faire comprendre quoi que ce soit d'utile ; une secte d'hypnotiseurs orientaux veut kidnapper Brian pour en faire leur prophète ; et un groupe de riches investisseurs lui confie leur volonté de monter un zoo d'espèces en voie d'extinction...
Misant tout sur un comique de situation, et sur l'accumulation de personnages toujours plus barrés, et d'actions toujours plus délirantes, L'autre vie de Brian est un roman sans prétention qui reste efficace et très plaisant. Le personnage principal, extrêmement colérique, est entouré d'incompétents notoires et de parasites insupportables, ses coups de gueule et autres lettres d'insulte sont mémorables. Le seul regret serait que la véritable intrigue n'arrive qu'à la fin du livre, mais la petite partie « action pure » qui en sort en vaut bien le coup.